Produit d'avant guerre (je me souviens du retour de captivité de mon père en 1943,
je n'avais pas 5 ans, je faisais sa connaissance !).
J'étais déjà à l'école maternelle, poursuivais à l'école paternelle...ensuite collège, lycée, concours...
et je me retrouve le 15 aôut 1957 au matin, en gare de Fès, en tenue de drap, après une nuit "d'enfer" dans le TLV marocain...
Arrivés à la Base, nous(les élèves radio de la 57/C) sommes accueillis par le capitaine WETZEL
(l'adjudant W. du Grand Cirque de Clostermann) qui par pitié sans doute,
nous autorise à nous mettre "en civil" et nous donne quartier libre...
Je passe sur la "scolarité"
Lionel MARTIN l'a parfaitement racontée et n'insiste pas sur les vols
en JU52 dont certains laissaient deviner la croix gammée sous la cocarde!...
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Et me voici, au printemps1959, Radio Télégraphiste de Bord, sergent PDL,
affecté selon mon désir (j'avais le choix) au Groupe de Transport 3/62 SAHARA à ALGER Maison-Blanche;
avec, comme leader radio, un certain capitaine AUBERT dit Col-Dur, que l'on ne présente pas à un "transporteur"!...
Le CIET (l'académie toulousaine où il fallait rentrer avec une note à peine passable....
pour faire voir que le stage était très bénéfique!) fin 60, et un carnet de vols qui se remplissait à toute allure.
Excellents souvenirs sur N2501, même si les horaires et les conditions météo étaient parfois pénibles à supporter.
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Ma deuxième vie aéronautique fût moins enthousiasmante...
le second trimestre 1962 me voyait arriver à AVORD pour la transfo "navigateur"...
passage obligé, évolution normale d'une carrière de transporteur...sauf que, à l'issue du stage,
toute la promo s'est retrouvée affectée sur Vautour VII N (chasseur tout temps).
Deux années à l'ECTT 1/30 "Loire" à CREIL, puis deux autres à l'ECTT 3/30 "Lorraine" à REIMS...
tout ça pour des sorties d'une heure, à "intercepter" des "intrus" à qui je ne voulais pas de mal !...
seuls les vols basse-altitude présentaient à mes yeux quelque intérêt
("effacer" une carte en 2 minutes et demie, à l'approche de l'objectif, c'était assez sportif).
Bref, j'attendais impatiemment une porte de sortie... fin 1966, les FAS recrutaient
(j'ai appris par la suite que ce recrutement n'était pas le premier, mais "on" avait oublié de faire suivre l'information !).
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Début 67, après le stage d'anglais règlementaire,
j'arrivais à ISTRES où BOB m'attendait de pied ferme (je le connaissais depuis FES,
mais, comme au bahut, étant plus ancien, il ne se souvenait pas de moi...).
Je le remercie de m'avoir (trans)former en "vrai" navigateur. Après le purgatoire, je revivais !
Affecté à l'ERV 4/93"AUNIS", nav du Cdt puis LCL RIGAULT en équipage constitué;
j'ai connu, comme nous tous, les axes de ravitaillements les détachements africains ou polynésiens...
deux voyages à THULE -Groënland- (dont le premier a failli se très mal passer!), etc.etc...
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en 71 je postule pour le franchissement de grade...
là, ça se complique un peu: pour être officier il faut être commandant d'avion;
et pour être CA, il faut être officier...les mots "dérogation" et "équivalence" arrangent tout ça !
En 1973,un coup de chaise musicale, et me voilà à l'ERV 4/91"LANDES" (3 ans plus tard ERV 3/93)...
même ordre, même motif et même motivation!...les X,Y, Poker, les alertes, les évaluations continuent de se succéder
(avec en plus, la fonction d'officier "rubis")...et toujours porte-drapeau (depuis mon arrivée sur C135F...
ça m'apprendra d'arriver comme jeune ADJ médaillé militaire!).
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En juin 79, le Général ARCHAMBEAUD quitte le commandement des FAS pour prendre le CAFDA-DA,
emportant avec lui un navigateur-aide de camp prêt à l'accompagner partout, et surtout en MS 760 Paris.
Deux années de prises d'armes, d'inspections, de chemise blanche et grande tenue, de téléphone à outrance.
A l'issue de cette affectation à TAVERNY, où nous n'étions pas souvent (avec des collègues de passage en Etat-Major comme moi;
nous avions créé une amicale: la CGT...pour Célibataires Géographiques de Taverny, d'utilité non publique!)
je regagnais MONT DE MARSAN pour finir ma carrière aux MO 05/118, jouant les abonnés sur C135F,
après les avoir assez critiqués (je n'étais pas le seul!).
Ma retraite?...heureuse, entre Sud-Vienne et Nord-Charente.
Je ne fais rien (ou presque) mais je m'applique.
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Episodes inédits en marge d'une vie de soldat:
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1- Lors de ma première visite au CEMPN de Bordeaux,
le médecin-colonel CHEMIN (celui qui signait en dernier : profil 1111, ou "non-apte") me demande de me déshabiller...
comme dans les bureaux précédants ayant la même exigeance, je garde slip et socquettes et m'approche de son bureau où il était entrain de "gratter"
- "j'vous ai dit de vous déshabiller!"
...j'enlève tout et me représente...
- "qui vous a dit de quitter vos chaussettes?".......no comment !
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2- Au moment du putsch en Algérie, nous étions aux premières loges...
je vous passe les journées "historiques" relatées -ô combien!-par toute la presse, écrite ou parlée...
Le 26 avril 1961, il a fallu "rapatrier" le Général CHALLE qui s'était rendu...
mais un "comité d' accueil" virulent l'attendait sur la base...
Alors, en "civil" ,dans une voiture banalisée, je suis allé chercher ce "prisonnier" en ville
(il attendait sagement au bord du trottoir,avec juste une petite valise)
et nous sommes partis prendre l'avion( N2501 n°122 Sierra Mike) en passant par OUED SMAR
(je connaissais parfaitement cette entrée base sans contrôle)...
la "grise" nous attendait en bout de piste, moteurs tournants.
J'ai passé toute la traversée de la Méditerranée à essayer de réparer les radios...
au moins une VHF...
pour permettre au contrôle de Marseille de nous dire où nous devions nous poser !...
A l'arrivée, double cordon de gendarmes...nous étions suspects:dans l'avion;
un équipage non armé, avec un seul passager qui,lui,aurait pu l'être
(personne n'avait vérifié le contenu de la valise !)...
et,en plus, y'en avait un parmi nous qui parlait "comme là-bas,dis..." Epique !
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3- A Creil,l'attaché militaire près l'ambassade d'Israël, venait parfois voler sur Vautour...
il n'avait pas le même "mode d'emploi"que les pilotes de l'escadron.
Une seule position de manettes: plein pôt...bonjour la conso !...
c'est bien simple, un vol qui ,normalement, durait 1 heure 10...
au bout de 50 mn il fallait penser à rentrer au bercail...
mais alors,intense le vol :
50 mn à se bagarrer avec les SMB2 de la 10°Escadre,
seul contre tous...le pied !
Le sac de sable (qu'on appelait aussi navigateur) en place arrière,
trouvait ça beaucoup moins "jouissif"!...
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Peut-être, en feuilletant mes carnets de vols, d'autres anecdotes "remonterons"...
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7200 heures de vol sur: JU52, N2501, C47 Dakota, MD315, MH1521 Broussard, T33, Vautour IIN, MS760 et C135F.
Chevalier Légion d'Honneur le 14/07/84
Médaillé Militaire le 31/12/66
Chevalier Ordre National du Mérite le 29/12/75
Médaille de l'Aéronautique le 08/08/82.
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