LM 01-11-2018 07:30

   Convoyage de F100

Notre chef des Ops qui revient d'un convoyage de F100 à Djibouti, a une réflexion qui en étonne quelques uns:
- " A N'djamena, ils ont placé le radome du VOR bien près du bout de piste!"
Les habitués de l'Afrique sont très étonnés. Puis la vie suit son cours et personne ne relève, il y a les missions du jour à préparer.
Dans le milieu de cette semaine, alors qu' un changement d'avion nous amène à Istres,
un des pilotes de F100 du convoyage vient saluer Jacques et Jean-Claude , qui en étaient aussi,
Jacques comme PCA du deuxième équipage et Jean-Claude CP du chef des Ops.
- "Quelle poussière au Décollage de N'djamena, on vous a cru plantés,
j'avais les mains sur la manette pour couper quand j'ai vu le C135 sortir déjà haut du nuage ! Une belle trouille !"

Les deux autres se taisent et se consultent du regard, la gêne est palpable . Jean-Claude se décide à raconter l'affaire.

Ils convoyaient donc deux F100 d'Istres à Djibouti en passant par toutes les capitales des pays africains francophones.
La dernière étape, N'djamena -Djibouti revient à l'équipage du chef des Ops et de Jean-Claude et ça n'est pas la plus facile loin de là, car il faut arriver à Djibouti avec 45 minutes de réserves en l'absence de terrain de dégagement.
Pour décoller avec le maximum de carburant et CFL=RA, il faut le faire avant le lever du soleil. Le lendemain avant l'aurore, tout le monde est à l'avion pour contempler une flaque sous l'un des réacteurs.
Les mécaniciens comptent les gouttes, et il faut changer le FCU. Le dépannage commence immédiatement mais l'heure tourne, le soleil se lève d'un coup comme toujours sous les tropiques et la chaleur monte inexorablement. Jean-Claude contacte alors la tour et refait ses calculs, pour constater que l'avion est trop lourd . Il rend compte aussitôt à son Commandant d'avion qui maintient le décollage dès que possible. Angoissé, Jean-Claude va trouver Jacques qui a été son moniteur à Marrakech sur T6 mais celui-ci décline, il ne veut pas intervenir.
Le dépannage est terminé, tout le monde monte à bord, mise en route, roulage, décollage. Décollage qui voit la rotation s'effectuer sur la route en terre qui va du bout de piste aux installations du VOR. Sans dommages ! Vu de là, en effet, le radome du VOR qui est important , une grosse boule blanche, peut paraître bien près !
La mission est une réussite, il fait beau à Djibouti et la démonstration est faite de la capacité de la cellule Chasseurs/Ravitailleurs à intervenir en Afrique .

Pierre NIGAY 11/2018