Expérimentation de l’ Alerte à 5 minutes à Mont de Marsan en 1964.
Par Alex Chatelier
Je vais faire appel à mes souvenirs et les renseignements pris sur mon carnet de vol, ainsi que ceux de Moretti, navigateur sur C135 F, qui était responsable secret cosmique, et qui briefait les équipages.
Ceci date de Septembre 1964 ( 50 ans à peu près ).
Il faut savoir qu’avant que la première alerte opérationnelle à 15' ait été prise, d’ailleurs par l’équipage du Cne Yollant le 08 Octobre 1964, une expérimentation d’alerte à 5 minutes a été effectuée par trois équipages à savoir :
Cne Yollant Pca, S/c Schwartz Cop, Cne Rollet Nav, adt Poinfoux Orv ( décédé) + 1 Equipage Mirage IV ?
Ltt Daridan Pca, Adt Bordes Cop, Cne Moretti Nav, Orv Adt Montagnese + 1 Equipage mirage IV ?
Ltt Chatellier Pca, Ltt Deneve Cop, Adt Evesque Nav, Adt Nouvel Orv + 1 Equipage mirage IV ?
En cas de déclenchement , comme il y en a eu : le panneau visuel du COFAS était opérationnel ; nous avions deux enveloppes à ouvrir après le décollage, et a identifier pour exécuter la mission (ainsi que l’équipage Mirage IV bien entendu),.
Il y avait autant qu’il me souvienne, deux possibilités une mission vers le Nord peu probable, et une vers le sud (seule cette dernière a été exécutée trois fois) par chacun des équipages , où nous étions sensés attendre le Mirage IV à sa mission retour.
Cette expérimentation avait pour but de savoir dans quelle mesure l’alerte à 5’ était possible à tenir. L’expérimentation s’est déroulée sur une semaine, en gros les 7,8,9, 10, et 11 Septembre 1964.
Les équipages se relevaient toutes les huit heures, en trois permanences ; 8h-16h, 16h-24h, 24h -8h, les avions étaient en Zone d’alerte que nous inaugurions, plein 15 Z pour le C135F.
Les équipages étaient en combinaison de vol en Z A éveillés bien entendu.
Un appareil à électroencéphalogramme, avait été installé en ZA, les équipages subissaient, un électroencéphalogramme à la prise d’alerte, et un deuxième à la fin de la vacation de l’alerte, afin d’évaluer leur fatigue .
Bien entendu il y avait une rotation, de façon à ce que les équipages, n’aient pas toujours le même créneau horaire. A la fin de l’expérimentation, les électroencéphalogrammes, démontraient une fatigue assez conséquente des équipages. L’épreuve des deux électroencéphalogrammes journaliers était assez contraignante. C’était un infirmier de la base de Mont de Marsan qui était chargé de les exécuter.
Les résultats ont montré qu’il aurait fallu au moins tripler le nombre d’équipages pour tenir une telle alerte.
Il a donc été décidé de tenir une alerte à 15 ‘ que chacun des anciens connait.
Petite anecdote.
Il n’y avait pas encore de mess d’alerte, et chacun apportait son casse- croute. Comme nous n’avions pas encore de logement (à peine arrivés sur la base) pour certains , et c’était mon cas nous logions à l’hôtel avec la famille (2 enfants pour moi) et pour pouvoir se reposer dans la journée, Madame allait promener les enfants …. Assez difficile à tenir dans ces conditions, nous étions vraiment fatigués à la fin de cette expe……
Voici ce dont j’ai souvenance de cette expérimentation……