Daniel GRALL


Fini le collège technique, en juillet 1961 je dépose ma candidature de recrutement pour la filière S/Off mécano de Rochefort.
Le 26/09/1961 :Admis après les tests de sélection nous rejoignions la B.E 726 à Nîmes (formation initiale de S/Off).

Le 22/02/1962, départ pour Rochefort pour une formation de mécanicien structure des aéronefs (choumac dans le jargon) (c'était mon 1er choix) durée 6/7 mois environ.

Le 15/06/1962: Hospitalisation à Rochefort, et, malgré 3 mois de soins à  l'hôpital maritime, aucune amélioration n'est constatée. Je demande au médecin chef d'être transféré à Brest pour me rapprocher de la famille, ce qu'il accepte.

27/09/1962:évacuation par le train sur l'hôpital maritime de Brest, accompagné d'un infirmier.

Le 29/09/1962:2 jours plus tard, visite du médecin chef, il m'annonce franco <<- le traitement mis en place à  Rochefort n'est pas adapté, nous allons changer de traitement>>. En fait, à Rochefort j'étais traité avec de la cortisone, alors qu'il ne fallait qu'un anti-inflammatoire classique. Ouf!! Cependant, l'arthrite durant tout ce temps a déjà  fait son" œuvre" destructrice, mon état général se trouve dégradé au possible, il est au"ras des pâquerettes". Le Médecin capitaine Le Coz, me met en convalo jusqu'à  Noël, sauf que, durant ce temps les copains de promo sont déjà rendus sur base.

Cependant, comme c'est la règle après plus de 3 mois d'absence de son Unité, il y a mutation d'office dans un centre territorial air, ce qui fait que dès janvier 1963, je suis muté au C.A.T.A de la B.A 122 à  Chartres. Je fais part de ma situation au commandant, qui fait diligence sur la question pour prendre l'attache du C.E.A.A. En retour, j'apprends que la prochaine session sera en juin. Et la session actuelle, elle en est où mon commandant? Il rappelle le commandement des écoles: elle termine dans 20 jours lui dit-on. Alors, je lui demande de pouvoir intégrer cette session en fin cycle. Il me met en garde qu'en cas d'échec je n'aurai pas de seconde chance. Par mesure expresse 0/295/CEAA/1/E, je suis à  nouveau affecté à  la base école 721. A l'examen j'ai obtenu mon C E: indice 5643, N° 1536/ a/c du 1/02/63 classement 7ème/17. Merci mon Commandant.

A "l'amphi" je choisis l'E.A.A. 609 Le Blanc !(Indre, j'ai de la famille dans le secteur). Alors là , grosse bévue! Un piège une fois par mois, et encore pas toujours!

En mai(tjr en 1963), "la chienne de vie"expression célèbre à Pierre-Jakez Hélias, me retombe dessus. Rechute. Direction l'hôpital de Bourges. Le médecin chef trouve mon cas "intéressant" et me propose d'aller à  Percy Clamart service du professeur Pernod, médecin Gal spécialiste de rhumatologie ainsi que de cardiologie. Il prononce ma sortie le 24/12/63 en me proposant pour une pension militaire d'invalidité de 30 %, son secrétariat me fait savoir que je dois rejoindre dans la foulée, le CATA Paris, place Balard, qui me remet mon titre de mission et mon affectation à la 90ème E.R.V. B.A. 125 d'Istres le Tubé.

Ouf, le ciel s'est enfin éclairci!

  Le 03 janvier 1964, après le traditionnel circuit d'arrivé, le Cdt Dioudonnat nous reçoit individuellement (nous sommes une quinzaine de mécanos ce jour là) dans un bâtiment situé à droite du poste de police, où il a organisé son secrétariat avec le Cne Jaouen, dans l'attente de l'arrivée des avions (C135 et mirage IV) et de l'achèvement du grand hangar ainsi que de celui des M IV. Nous sommes "casés un peu dans tous les coins",  c'est ainsi que pour ma part et pour quelques semaines je deviens l'aide secrétaire du Cne Jaouen, pour classer ses paperasses, et faire la navette avec les autres services.

A partir de février (64) avec la venue du Ier C 135 F, nous étions enfin dans notre élément, les mécanos de la 90ème œuvraient à la mise en place de l'organisation des ateliers sous la responsabilité du Cdt Dioudonnat.
A partir d'octobre 64, les 12 C 135 sont arrivés, et les petites VP se succèdent, nous les faisons chacun notre tour,( sauf,lorsque j'ai dû aller faire durant 1 mois l'instruction militaire aux nouvelles recrues d'un contingent.)

Entre temps, la 90ème E.R.V., passe à GERMAS 15/090 a/c du 24 juin 1964.

Le 24 décembre 1964, veille de Noël, un C135 arrive vers 11 h en provenance de Marsan avec un beau trou dans la carlingue, hors zone pressurisée heureusement, pour autant il fallait le mettre en état de vol dans l'immédiat, je n'étais pas d'astreinte le sergent chef Albert Stéphan non plus, mais étant tous les deux célibataires nous nous sommes portée volontaires pour faire la réparation et ainsi "libérer les papas". Nous avons aussitôt entrepris les travaux d'arrache pieds le 24 jusquà 2h le 25/12, et retour dès 9 h le même jour toute la journée, ainsi que tout le lendemain 26/ 12/1964. l'avion était prêt. Pour nous, seul cela comptait.
Alors pourquoi finalement avoir quitté l'A A ?

Je suis de ceux qui aiment avoir un "coup d'avance" sur le jeu des possibles et, dans mon cas, lors des renouvellements de contrats, je devais passer 3 jours à l'hôpital Lavéran de Marseille pour valider ma demande. J'ai donc intégré de fait l'hypothèse d'un refus au mauvais moment, là, où se pose le passage au statut de carrière, mais que dans la même période considérée, le privé était très demandeur en offrant des situations intéressantes. Dans le doute j'ai sauté le pas, sans jamais connaître la bonne réponse, toujours est-il que dans les tréfonds de ma pensée, je n'ai jamais quitté l'A.A en m'investissant dans la réserve, y compris citoyenne au regard de mon âge.
j'espère n'avoir pas été trop bavard?  cordialement Daniel.

Divers:
O.N.M: chevalier, nov,1992
Médaille du Travail: échelon argent 1985, échelon vermeil 1994
Capir de Tours (centre air pour l'instruction des réserves, puis honoraire depuis 1982)
ANSORAA: toujours adhérent section Loir et Cher
FNASOR: toujours adhérent à la fédération nationale des associations de s/off de réserve.
Brevet de pilote d'avion privé je suis frustré de pouvoir voler au-dessus de Lanvéoc à cause de la P 112(Île Longue)
Pension militaire d'invalidité de 65%