LM 20-09-2018 17:30
FANTASIA C135
Chaque année se disputait la Coupe de FRANCE des C135F,
Nous sommes le 7 juin 1970, je suis chez moi, en récup', "digérant" les méfaits du décalage horaire (il a bon dos celui-là!)
L'équipage? Quelque peu original tout de même:
Le 9, nous sommes mis en alerte 15mn en milieu de matinée. Le briefing déjà fait -paramètres décollage OK, chronos synchros,
Décollage avec injection d'eau (ça se voit et ça s'entend !), montée avec mise de cap direct sur le point de rendez-vous
La perche pas plus tôt remontée nous devons enchaîner sur la navigation.
La fin du vol ? BIARRITZ-ISTRES c'est tout droit...et on a récupéré toutes les aides à la navigation !
A la descente de l'avion une ambulance de la base nous attendait pour un "contrôle anti-dopage" ! Sympa les copains !...
Henri SOUCHAUD
sur un seul vol comprenant une phase "ravitaillements" et une phase "navigation".
Pour chacun des trois escadrons, un équipage constitué était tiré au sort deux jours avant le jour "J".
Une seule certitude: nous étions assurés d'une place sur le podium; mais la compétition n'est belle que si on la gagne !
après un mois de détachement à PAPEETE, lorsque l'on vient me prévenir que l'équipage du CDT BRUNET a été désigné pour défendre les couleurs de l'AUNIS,
dans deux jours...ah bon ? Nous ne nous savions pas nominés !
Le lendemain, révision générale: un vol "de reconnaissance" avec deux ravitaillements et la navigation en suivant, sur une carte toute neuve, circonstance oblige.
CDT BRUNET PCA, A/C ROUSSET COP, A/C SOUCHAUD NAV, ADJ DIDELOT "Boom Opérator"
(1 officier, 3 sous/off, seul le SOLOGNE à AVORD pouvait présenter un équipage équivalent).
équipage en tenue règlementaire (même les sous-vêtements, alors qu'à TAHITI le maillot de bain remplaçait très bien le "Serge Lifar", mais chuttt !).
Un contrôleur-observateur-espion détaché de TAVERNY nous accompagne.
L'attente devient tout de même un peu stressante...le "scramble" de l'OPO se fait désirer...ça y est, c'est parti !
du premier ravitaillement: nous sommes justes au point de vue timing.
En suivant, trois MIV à satisfaire; et ils sont gourmands nos clients, leur cible étant fort éloignée (cf.récit de M.LARRAYADIEU).
La météo est clémente, la séquence ravitaillements se déroule sans anicroche.
A peine le temps de quitter le parachute, le casque et le masque à oxygène nous sommes à la verticale de SAINT-NAZAIRE, cap sur Les Açores, vers un point-retour, en plein océan, à mi-distance entre notre position et l' archipel.
Un point radar pour bien "caler" la nav. et le contrôleur me fait mettre le radar sur "stand-by"et veille à ce que les VOR,TACAN et autres soient sur "OFF".
Vous connaissez la navigation "à l'estime": le cap et la montre, dans la demi-heure une position estimée que l'on peaufine avec la courbe de hauteur du soleil
(merci au boom d'assurer les visées), et que l'on compare avec la position ASN7. (l'ASN7 est, ou était, un calculateur de nav.,
mais bien avant les centrales à inertie et autres satellites géostationnaires...rien à voir avec un i.phone !).
On "triture" le tout, ça donne une PPP (position la plus probable). Eventuellement, altération de cap, correction de l'heure prévue au point tournant...et on recommence 30mn plus tard.
Au TOP-virage, mise de cap sur BIARRITZ en passant par un point situé à une trentaine de nautiques (NM) au nord de SANTANDER,
point impératif car but final de la navigation.
Je continue à "estimer"...et à espérer ne pas me planter !
Une demi-heure avant le but, les éléments sont figés: on ne change plus ni le cap, ni l'heure estimée H de la verticale du but.
A H-5mn je remets le radar en route et installe l'appareil photo sur la "chaussette" rigide ad-hoc. Au TOP, donné par le contrôleur
qui me surveille, je photographie l'écran radar (un tour complet de balayage) et me fais confisquer l'appareil-photo dont le film
sera exploité au COFAS le soir même.
Autant vous dire que je n'ai pas réussi le "carreau", mais nous apprendrons le lendemain que c'est le C135 d'ISTRES qui est passé
le plus près - le moins loin? - du but. Gagné !!!
A l'arrivée au parking, alors que les réacteurs tournent encore, l'envoyé spécial de l'Etat-Major s'accapare toute la "paille"
pilotes et navigateur, carte comprise, pour une restitution au COFAS...(en cas que...peut-être pour départager les ex-aequo ?).
mais excellente initiative pour décompresser au plus vite et retrouver notre "zénitude" des semaines précédentes.
FAS 1966 -1976